CHAPITRE IX
CONCLUSION

   Nous arrivons à la fin de ces textes, qui se sont entrecroisés en une sorte de cadence circulaire, dictée par la nature même du thème que nous avons prétendu décrire. Inutile de dire que nous avons réalisé ce travail sans tenter d’épuiser un modèle symbolique qui, comme le cosmos, est inépuisable. Nous aurions aimé traiter en extension certains sujets –toujours liés au symbole de la roue– qui sont tout juste suggérés ici. Ainsi, nous aurions aimé faire référence à la roue en ce qui concerne la musique et la danse des peuples, et tout d’abord relever la notion de rythme que ces arts impliquent. De même, souligner la circularité des structures musicales, du chant et du récitatif, tout comme des chorégraphies de rondes et réitérations, présentes dans la totalité des traditions. L’on peut clairement l’observer, encore aujourd’hui, dans le folklore universel, dans la danse et le chant des « primitifs » et des enfants, dont la base rythmique et circulaire est facilement vérifiable. Si nous acceptons que notre culture se souvient encore de certains fragments de son passé traditionnel –qui constituent sa propre texture inconsciente–, nous pourrons comprendre ces manifestations unanimes. Nous avons déjà signalé les origines sacrées et mythiques de tout art ou toute création. Nous avons également dit que le modèle de la cité, celui de la culture des civilisations, a été structuré de façon analogue au modèle du ciel et à la connaissance directe et indirecte de la cosmogonie, au sein de laquelle l’état humain joue un rôle primordial. Et que ces structures culturelles et symboliques, tout comme leurs manifestations mythiques et rituelles, constituent les principes de base du développement de ces civilisations, jusqu’à que qu’ils soient oubliés pour cause de multiplication ou de chute, malgré qu’ils continuent de former le cœur occulte de cette société qui les renie. Si nous songeons en outre que chaque geste ou chaque expression est en fin de compte symbolique, nous découvrirons par ce biais que tout acte est également rituel. Et qu’en définitive, les rites, les mythes et les symboles forment part de la vie –ou mieux, sont la vie même– et leur réitération cyclique et rythmique est la mémoire archétypale d’un fait originel, démarqué de l’espace et du temps ordinaire et linéaire, situé dans une autre dimension qui est celle du sacré. Le symbole de la roue est en cela extrêmement dual : d’un côté il signifie l’incroyable générosité de la vie manifestée, et de l’autre, l’esclavage, l’enchaînement à nos réitérations et habitudes, dont font preuve les engrenages de la société industrielle et de consommation, qui a fini par nous mécaniser ; et pire encore, dans une dimension plus troublante : la possibilité de demeurer indéfiniment prisonniers de la roue des réincarnations.

    La réitération cyclique et circulaire des cérémonies culturelles, recrée et régénère ses participants –quel que soit le degré de cette participation–, car ils imitent consciemment et délibérément un geste originel révélé, que ces personnes, groupes ou sociétés, sont arrivés à connaître par le biais de sa manifestation symbolique. Dans cette nouvelle vie, ou état régénéré, se trouvent les possibilités de l’homme véritable, et en réalité de toute la culture –au sens le plus large de ce mot– car ayant été articulée selon le modèle symbolique d’une cosmogonie, cette culture constitue un messager, ou un véhicule, pour mener les hommes qui la forment à la rencontre de ces réalités occultes, de ce qui est spécifiquement humain. La civilisation –dans la véritable acception de ce terme– est un pont et une échelle, un guide et un itinéraire dans le voyage vers soi-même. Et ses structures et expressions constituent non seulement un ordre où les choses peuvent être possibles, sinon aussi une didactique, un enseignement toujours vivant et actuel, qui est aussi patent dans ses divinités que dans ses dictons « populaires ». Et il est non moins vrai que la musique, les chants et récits, les danses et les cérémonies des nations, participent à tout cela. Des refrains aux rondeaux, au chant grégorien, ou aux cérémonies de l’église orthodoxe ; des modernes compositions construites en spirale, comme le « Boléro » de Ravel, aux mantrams hindous et bouddhistes, ou aux récits hébreux et islamiques ; des danses folkloriques, ou des peuples « primitifs », à celles des derviches ou au tai-chi, toutes ces expressions découlent d’une même origine et sont toujours présentes au sein de l’homme et de ses sociétés.

    Nous aurions en outre désiré nous référer davantage au symbole de la roue en association avec la symbolique du char et du voyage. Les vertus rénovatrices d’un changement de situation ou de rôle sont bien connues, ainsi que celles de se trouver dans un milieu totalement étranger, certainement pas toujours exempt de dangers. À cet aspect, il faut y inclure le symbole du pèlerinage (analogue à celui de la mue qui caractérise certains animaux), et que le soleil ritualise aussi quotidiennement et annuellement. Ce même char est un symbole solaire, et on le rattache également au feu –par exemple dans la vision d’Ézéchiel– et au véhicule d’ascension aux cieux du prophète Élie. Dans ce cas, le char –cubique et en mouvement, comme nous l’avons déjà vu–, impulsé par l’énergie générative de ses roues, parcourt la Voie lactée dans son voyage initiatique, ou ascension au ciel d’autres réalités, ce qui comprend une lecture complètement différente du monde manifesté. Nous n’insisterons pas sur l’initiation en tant que cycle ; nous dirons seulement que les idées de l’homme nouveau, naissance à la vie (et à la réalité), mort et résurrection, fin et commencement, et palingénésie, apparaissent dans tous les genres de cultures que l’on puisse se rappeler. Nous ajouterons que le voyage initiatique ou de la connaissance est le commencement de la vie de celui qui prend ce chemin. Il est alors parfaitement analogue à toute génération, et surtout à la création archétypale du cosmos qui, en dépit des efforts de nos contemporains, demeure indéniablement vivant. Le voyage initiatique –ou parcours d’outre-tombe– décrit également une parabole circulaire, ce qui peut être remarqué non seulement dans les mythes de résurrection, vie-mort-vie, et dans les rites de fécondation et végétation, mais aussi dans quelques symboles aussi clairs que la parousie chrétienne, qui était, et est, commune à toutes les traditions : le retour du héros civilisateur et éducateur, le retour du sauveur –porteur de la connaissance et de la vie véritable– qui doit restaurer ce temps mythique, cette époque et cet état originel où la beauté et la sagesse existaient réellement sur la terre. L’on peut également l’observer dans le voyage initiatique du chaman, qui sort de lui-même afin de parcourir les enfers –le monde des morts1– et les cieux et revient finalement en lui-même, à sa place tangible et concrète, après avoir effectué une circonvallation, un tour sur lui-même, qu’il a réalisé dans sa psyché. Lorsque cette révolution s’achève, la psyché se trouve totalement régénérée. Après que ce soit écoulé tout un monde ou un cycle, un nouvel être est apparu. À savoir : la connaissance de cet être par lui-même, bien qu’à un autre niveau dorénavant, ce qui est déductible de la péremption ou mort de l’état « antérieur », qui est perçu comme une chose appartenant au passé, comme un rêve.

    Cette rénovation consciente de la vie est plus une intégration qu’une découverte. L’homme véritable a toujours été là, bien qu’il demeurât inconnu de celui qui occupait sa place. D’un autre point de vue, c’est la connaissance ou constatation par l’être du supra-être, ou non-être. Du supracosmique, à travers le cosmos et son modèle exemplaire, c’est-à-dire du supra-humain, par l’intermédiation de l’homme, selon un processus circulaire. Nous devrions préciser ici que, si l’être est l’affirmation du supra-être, ou non-être, ce dernier n’est en aucun cas la négation du premier, ni ne pourrait l’être. L’opposition entre être et non-être ne se présente pas, puisqu’ils ne sont pas comparables. Le non-être, ou supra-être, ne peut jamais s’opposer à rien, parce que réellement il n’est pas. L’être, qui est son affirmation2, manifeste ponctuellement l’unité, raison pour laquelle il pourra ainsi se polariser, et donc engendrer sa propre négation, dans son reflet, permettant dans la succession de son développement et de sa limite, le retour à soi-même, c’est-à-dire à son origine et à l’origine de toute manifestation. Le non-être n’est donc pas la négation de l’être, tout comme la notion hermétique du vide ou du néant (l’Aïn de la kabbale hébraïque, par exemple) n’exprime pas ce que le nihilisme entend par là ; l’invisible n’est pas non plus ce qui se trouve hors de notre champ visuel et moins encore de certaines rêveries vagues et nourries. D’autre part, l’on dit que le polissage de la pierre brute exige des outils de plus en plus précis et subtils. Si, au début du voyage initiatique, ou processus de connaissance, il faut éliminer le plus grossier, c'est-à-dire constater l’imposture de la personnalité et la nier corrélativement, ainsi que comprendre l’illusion de notre vie et de ses conceptions, et la relativité de toutes choses ; par la suite –nous dit-on–, l’on trouve peu à peu davantage de sens à la totalité du manifesté, aussi bien dans l’individuel ou microcosmique, que dans l’universel ou macrocosmique, puisque ces deux états sont des modes, ou des degrés, de la conscience de l’être universel, transparentes émanations et opacifications de l’identité suprême, qui déboucheront sur le cosmos et sur l’homme, et qui constituent non seulement l’empreinte digitale de la déité, sinon qu’elles sont en plus la forme sous laquelle elle se perçoit elle-même.

    La connexion du symbole de la roue avec celui du char, du voyage et du mouvement, nous transmet également une sensation d’avancée, d’évolution, qui, transposée au processus cognitif, est le développement de la conscience de l’individu qui y prend part, et sa projection dans la succession temporelle. En effet, plus une personne se concentre sur la quête de la vérité, l’obtention de l’unité et la réalisation de soi-même, plus s’élargit sa capacité de percevoir l’universel3. Il est cependant nécessaire de signaler que, dans ce type de voyage, il est impossible de regarder en arrière, car rappeler le passé c’est déchaîner les Furies. Il faut également informer que la personnalité peut s’égarer dans les méandres labyrinthiques de la psyché –de l’âme– et que les véhicules que nous offrent la tradition et la doctrine sont nécessaires, car ce sont elles qui nous placent et nous orientent. Précisons cependant que cette doctrine est l’expression de la connaissance interne de la cosmogonie et qu’elle doit être clairement différenciée du dogme, qui est l’imposition autoritaire de prétendus axiomes choisis arbitrairement ou par intérêt. Ainsi donc, cette promotion à la connaissance, qui se vérifie par elle-même, est une intégration –grâce au lien avec l’intimité de la doctrine– au mandala vivant de la cosmogonie : ce qui suppose une ordonnance intérieure et une connaissance directe du sacré.

    Nous aurions aussi voulu écrire au sujet de la roue comme symbole de refuge, comme protection magique, et observer sa parenté avec n’importe quelle enceinte sacrée, toujours liée au salut, qu’il s’agisse du cercle magique ou de l’arche de Noé. Et aussi comme défense contre les ténèbres extérieures et comme talisman. Également mettre l’accent sur ses propriétés thérapeutiques et curatives, qui coïncident avec celles qui sont attribuées aux symboles et aux ensembles de symboliques traditionnelles en général. D’un autre côté, la roue est le principal instrument de la science des rythmes, dont le but est de rythmer, d’établir la connexion avec le rythme de l’être universel. Le mot « rosaire » vient de rotarium et désigne les chapelets religieux du chrétien, de l’islamique et du bouddhiste. Il est intéressant d’observer que certaines roues utilisées dans cette dernière tradition, pour la réitération rituelle, sont connues en Occident comme des « moulins à prières ». L’oraison elle-même peut être vue comme un circuit de communication terre-ciel-terre, et le rite rythmique de la prière comme un retour en soi-même. Certains symboles classiques et renaissants, comme celui des trois Grâces, sont disposés sous forme d’enchaînement et dans une telle interrelation les uns avec les autres, qu’ils nous transmettent par leurs gestes et les expressions de leurs visages la notion de donner-accepter-rendre. Ils correspondent aussi aux trois Parques, qui tissent le destin du cosmos et des hommes : l’une file, l’autre mesure, la troisième coupe ; elles sont aussi assimilées au passé, présent et futur4.

    Si nous nous rappelons que le symbole manifeste vraiment la réalité, et que le rite imite consciemment le rythme de la structure cosmique –tout comme le mythe en est l’exemple–, nous pouvons appréhender l’importance fondamentale qu’ils possèdent, que ce soit comme facteurs de pouvoir régénérateur ou de protection et défense psychique et physique. Certes, ces fonctions ne s’effectuent pas au détriment de sa capacité de transmetteur, puisque le symbole est avant tout un véhicule cognitif. Mais ces caractéristiques sont propres aux symboles, mythes et rites, en général et, dans ce cas particulier, aux attributs qui sont généralement octroyés à la roue.

    Il existe aussi une constante traditionnelle dans laquelle l’on ajoute généralement l’acte créatif, le son, la lumière et le nom, au symbole de la roue. Dans la tradition hindoue, l’on dit : « Au moyen du nom des quatre, il a fait tourner la roue ronde5. » Au sujet du son, le monosyllabe AUM (OM) avec laquelle l’on évoque et répète l’acte créatif, « passe de la voyelle la plus ouverte à la consonne la plus fermée, faisant le tour des possibilités indéfinies du son », comme nous le dit Lanza del Vasto6. En ce qui concerne la lumière, la simple énonciation du Fiat Lux fait que la lumière soit, et toutes les choses avec elle. Dans ce dernier cas, le son est antérieur à la lumière qui en est la manifestation, dans la mesure où elle est identifiée au rayon de la création, qui unit le centre à la périphérie, constituant un ordre intelligible.

    Au sujet de notre individualité ou de la manifestation de la personnalité, nous pourrions faire remarquer que nous sommes conditionnés non seulement par notre passé, mère ou matrice, ce qui est évident, mais aussi par notre futur –puisque ces extrêmes se conjuguent toujours dans l’actualité du présent– qui, en tant qu’autre pôle, nous attire vers lui7. C’est la notion de destin, dans la mesure où celui-ci est l’effectivité de notre être. Mais cela n’est possible que si la puissance dramatique du soi s’est déclenchée, attitude qui révèle la recherche de l’origine, ou la mémoire d’un passé archétypal. Ce qui est identique au voyage dans le sens –apparemment inverse– de la rencontre avec le destin, puisque ce destin est l’origine, et cette origine le destin.

    Nous avons déjà dit que le symbole sacré et traditionnel, en tant qu’expression directe et révélée de la manifestation cosmogonique, de sa résonance et sa compréhension, est le promoteur d’une transmutation lente, subtile et véritable, qui ouvre un chemin ou une voie symbolique, tandis que l’insigne, la devise et les codes conventionnels produisent des stimuli de surface, purement statistiques, qui agissent pratiquement comme des mouvements réflexes de notre conditionnement. Si le symbole nous donne la liberté, l’insigne et la convention nous lient à un point de vue unilatéral jugé comme « bon » et, par extension, « naturel » et « universel ». En réalité, le degré de compréhension du signe fait que celui-ci soit pris comme un véritable symbole, comme un insigne ou une convention, quand ce n’est pas une allégorie : « l’insigne uniformise, le symbole unifie ». Nous avons également expliqué que l’unité, se dédoublant avec le rythme de la dualité, engendre au moyen de ses émanations la multiplicité des êtres ou les états de l’être universel, qui se focalisent sur des points individuels, des choses ou des êtres créés, semences qui portent en elles la possibilité d’engendrer. À savoir, celle d’imiter l’unité archétypale : cela permet que celle-ci reflue incessamment comme le mouvement de la roue, image et modèle du cosmos.

    Nous voulons également mettre en avant –bien que cela semble étrange aujourd’hui– les bonnes manières, les lois de la courtoisie et du respect mutuel, comme des formes rituelles quotidiennes, qui produisent un mouvement complet d’aller-retour et recommencer, qui facilite constamment la possibilité d’être. Cette attitude se trouve, même de nos jours, chez quelques communautés où elle arrive à prendre la forme de l’amour et d’une cohabitation harmonieuse et équilibrée. Elle a pris part à toutes les cultures et implique un engagement avec la vie et une acceptation de l’ordre, favorisant la création dans une ambiance adéquate à la gestation-naissance-réalisation de ses composantes. Elle permet en outre une interpénétration d’énergies entre eux et une communication de tout type à travers des paramètres symboliques spécialement conçus à ces fins mais qui, comme toutes choses une fois qu’elles se transforment en institutionnelles, officielles, perdent leur sens et deviennent de simples formes vides et conventionnelles, qui finissent par mourir de la rigidité de leur solidification.

    C’est comme si chaque geste avait sa réplique opposée, qui serait une partie d’un tout. Et toute origine-développement et fin, revenant sur elle-même –comme le démontre le cycle de la vie humaine : génération-durée-reddition (ou retour)– et cet allumage et extinction, naissance et mort, des cycles, constitue l’harmonie universelle ; car cette rotation forme un ensemble visible et invisible de causes et d’effets qui en assure la cohésion et la solidarité et qui est « en soi » sa propre explication ou constitue sa dialectique. Tout ceci de manière simultanée, au moyen d’une série de plans horizontaux qui, en atteignant leur limite, déclenchent leur terme ou leur mort, la création de nouveaux plans qui subiront le même destin que leurs prédécesseurs, ainsi que de leurs successeurs. De cette façon, cet ensemble n’a ni commencement ni fin dans le temps, et ne peut ni ne pourrait l’avoir. La loi cause-effet agit jusqu’à un certain niveau, humain ou cosmique. Au-delà se trouvent –malgré le paradoxe– les possibilités supra-humaines de l’homme et les supra-cosmiques du cosmos, ce qui revient à dire : la connaissance d’autres niveaux de l’être universel. Il y a un sens interne au concert cosmique, uni par l’énergie que symbolisent les noms d’amour archétypal, d’amour divin (c’est-à-dire l’attraction ressentie par le créateur envers ses créatures et que ces dernières lui rendent, le faisant mutuel) ou amour tout court8.

Et le jeu de ses tensions internes (droite-gauche, avant-arrière, haut-bas) qui confluent, s’attirent et se repoussent, produisant l’apparente solidité de l’ensemble. Ces oppositions impliquent obligatoirement un espace, où la simultanéité se manifestera de forme successive. Toute possibilité humaine est contenue dans ce schéma. Par conséquent, la notion de supra-humain et de supra-cosmique est immanente chez l’homme et dans le cosmos et les transcende nécessairement. La roue ne cessera pas de tourner et de revenir, suivant un plan parfait et invariable, qui renferme dans sa propre conception tout à la fois sa loi et son code –ou clef–, c’est-à-dire la possibilité de ce qui se trouve au-delà.

    D’autres thèmes d’un grand intérêt sont celui de la roue en tant que nombril et œil cosmique, et surtout celui de la couronne comme une modalité de celui de la roue. En effet, la couronne fait partie, comme certains objets d’usage courant (alliances, colliers, bracelets, anneaux), de ce symbolisme central et axial, bien qu’elle nous intéresse particulièrement pour sa signification d’attributs propres à l’autorité et au pouvoir, et ce n’est pas un hasard si sa place sur le corps humain –au sommet– correspond à des idées de réalisation et de grandeur. Le roi figure l’incarnation des énergies de la divinité, dont il est l’intermédiaire sur la terre. Il gouverne et ordonne, de là son unanime rattachement au soleil, qui est aussi appelé astre-roi. Sous cet aspect, il est également le centre christique9, la possibilité divine, et représente l’homme adamique, l’homme véritable, régénéré. Dans la symbolique chrétienne, un double rôle est attribué à Jésus ; celui de prêtre et celui de roi. Ce dernier est aussi un symbole axial (ce qui est clairement exprimé dans l’iconographie par le sceptre qui le représente), qui se traduit psychologiquement comme un état obtenu en atteignant précisément le centre : réintégration qui détermine que nous puissions être les empereurs –ni autoritaires, ni prétentieux– de nous-mêmes, peut-être des rois couronnés d’épines, comme le décrit l’Evangile. C’est ce que représente la tonsure des moines, et il est important d’insister sur le fait que le symbole se trouve placé au sommet du microcosme, indiquant sa porte de sortie, comme le fait l’étoile polaire dans le macrocosme. Le chapeau de paille –et n’importe quel chapeau–, élaboré en partant du centre et de manière circulaire, par l’entrecroisement de chaîne et trame, n’est pas seulement un abri ou une protection contre le soleil, sinon que, tout comme le parapluie ou le parasol –qui ont la forme d’un dôme–, c’est un adminicule magique et céleste d’une importance capitale, pour qui ne prend pas ces choses à la légère.

    L’on aura remarqué que, tout au long de ces textes, l’accent n’a pas été mis sur les aspects pratiques et artisanaux de la roue, si ce n’est accessoirement. Nombreux sont ceux qui ont voulu voir dans la roue le premier instrument technique de l’humanité, que ce soit comme producteur de feu, c’est-à-dire comme un transformateur et générateur d’énergie, ou comme moyen de transport, et surtout comme un facteur de reproduction indéfinie. Il est probable qu’ils aient raison, de leur point de vue. Mais ces caractéristiques sont des dérivés des significations principales du symbole.

    Dans la société moderne, les roues et les engrenages tiennent un tel rôle, que l’on pourrait bien dire qu’en réalité ces sociétés n’existeraient pas si ce n’était grâce à ces artefacts. Dans la même optique, l’on pourrait continuer en disant que les roues sont les entrailles des nations contemporaines. Il en est effectivement ainsi, et nous pouvons y voir clairement un autre échantillon de l’ambivalence du symbole ; car ce qui signifie la perfection céleste peut aussi signifier l’esclavage infernal, selon le contenu que nous lui attribuerons ou assignerons et qui est directement proportionnel à la compréhension et au respect que nous aurons du symbole en général. En réalité, dans la société mécanique et technique où nous vivons, les machines elles-mêmes et leurs fonctions sont symboliques et parlent à tous ceux qui sont prêts à les écouter, à y songer, car elles peuvent représenter des supports de méditation et de réflexion, à l’instar de toutes choses. En premier lieu, elles se basent sur la relation mâle-femelle ; et en second, elles s’articulent selon les lois de la symétrie, qui sont d’autres formes de ce qui précède. L’on pense généralement que ces caractéristiques –et d’autres– que possèdent les machines s’inspirent du corps humain, qu’elles copient et finiront par remplacer. En fait, la machine aussi bien que le corps humain ne peuvent échapper aux structures et lois cosmiques et à leur modèle immuable, dans lesquels ils sont inclus. Malgré sa simplicité, cela nous est cependant assez difficile à comprendre, car le conditionnement produit en quelques siècles par ces machines est si grand qu’elles ont fini par nous dominer, puisque nous ne pouvons nous libérer des schémas mentaux imposés par leur utilisation. Car en agissant directement sur notre psyché, elles ont modifié non seulement nos habitudes, coutumes et conduites, sinon qu’elles ont déterminé nos émotions et nos goûts, et ce qui est encore pire, ont mécanisé notre intelligence en la rabaissant à de simples niveaux quantitatifs de production et d’efficacité, prétendant exclure tous les autres. Nos conceptions mentales sont déterminées par le milieu où nous vivons, et la mécanique et la technique y dominent. Nous ne nous rendons peut-être pas compte de ce fait, parce que nous rêvons que nous sommes des artistes ou des philosophes, ou des originaux, mais notre image intime du cosmos ressemble plus à une ingénieuse mécanique, à une usine –ou à une fourmilière–, qu’à tout autre chose.

    Cependant, beaucoup des inventions du monde moderne sont presque des modèles hermétiques construits à l’échelle. C’est le cas du cinéma : dans un plan quadrangulaire –équivalent à l’espace cubique de la salle de projection– un rayon de lumière surgit dans l’obscurité et c’est alors une succession d’actions aux possibilités et durée indéfinies, mais toujours limitées. Tout arrive là. Ce film est la totalité de lui-même. Il peut y en avoir des millions comme lui, mais le fait est toujours le même. D’autre part, l’image que nous voyons est projetée par un appareil mû par une roue qui nous présente successivement les séquences. Mais pour que cela soit possible, il faut qu’une autre roue rembobine la pellicule, puisque l’image de la projection est inversée par rapport à l’image du tournage. Ce qui est curieux, c’est que lorsque l’on tourne la « prise », il se passe la même chose par rapport à ce qui est filmé, et la machine doit inverser l’optique de l’image, ainsi que le fait d’ailleurs l’œil humain. L’on pourrait développer beaucoup plus ce thème intéressant, mais ce n’est pas le sujet traité ici. Une autre invention évidente est le phonographe. Un disque tourne sur un plateau –cette fois, la roue produit un son– et tout ce qu’est ce disque, son cycle de durée tout entier, son espace musical, y est présent. Son développement va de son commencement à sa fin. Il existe de très nombreux disques, et chacun de nous est un artiste qui enregistre son propre disque. Personne ne pourrait jamais compter tous ces disques –ou mondes– et, encore qu’il le puisse, cela ne servirait absolument à rien. Cela nous amène à l’idée d’un disque qui les contiendrait tous. L’univers dans lequel nous vivons pourrait bien être ce disque, cette cassette ou ce rouleau de piano mécanique tridimensionnel et « quintuple-sensoriel ». Mais il serait alors licite de se demander : quand cela a-t-il commencé et quand cela finira-t-il ? Et aussi : qui l’a mis ? Nous pensons avoir donné quelques idées à ce sujet. Nous pourrions répondre que toutes les mécaniques découlent de l’organisme vivant du cosmos et des hommes, et non pas que le cosmos et l’homme découlent de nos conceptions mécaniques. Nous pourrions dire également que ces conceptions sont à leur tour des dérivés de notions philosophiques erronées, qui ont précisément donné lieu à la société industrielle, caractérisée par le rationalisme, le matérialisme et le quantitatif. Ce qui nous conduit à une mauvaise formulation de ces questions et à concevoir l’homme, la nature et le cosmos comme des machines ; dans le cas présent, des machines à réponses. Et nous pourrions aussi donner des tas d’explications et peut-être écrire de nouveau ce livre. Il ne convient pas toujours de donner trop d’explications, et il n’y a parfois rien d’autre à expliquer. Nous avons vu le cosmos comme une vibration qui se propage dans toutes les directions autour d’elle, en ondes concentriques, de manière isotrope, comme un vortex spiral, ou un hélicoïde indéfini, ou une sphère qui ne se ferme jamais. Ce phénomène n’a ni commencement ni fin, se régénère ad infinitum, et n’est que la projection, la trace ou la manifestation d’un mystère invisible et inaudible qui se cache en lui-même. Mais ce n’est là qu’une façon de nous le dire, de l’appréhender. En réalité, tout est beaucoup plus simple, présent, intangible, et indéterminé ; et toujours, en ce qui concerne les sens, tout autre chose.

    D’autre part, il n’y a personne dans le grenier des fantômes de l’esprit. Les dieux bénéfiques et les maléfiques sont exactement les mêmes, mais inversés. Et tous sont illusoires. Les horreurs et les extases que nous traversons sont également vaines. Tant que nous ne pourrons sortir de l’idée de cause et d’effet, nous seront tourmentés par notre karma. Mais s’il est vrai que l’ignorance est douleur et souffrance, savoir que nous sommes les victimes des images et des trucs mentaux que nous projetons ou émettons nous-mêmes –même les plus sophistiqués et auto-justifiés–, a des propriétés curatives et d’illumination et peut nous libérer de l’engagement de nouvelles actions ou identifications avec le relatif. Car en ne les réalisant pas, ou n’en attendant rien, ce ne sont plus que de simples faits qui n’ont plus aucun effet. C’est ce qui peut arriver à nos ego, travestissements, masques, personnalités, états d’âme, goûts, conduites et façons de vivre, qui ne laissent pas d’être des détails secondaires ou aléatoires.

    La pensée analogique est magique tout comme est magique le voyage de la connaissance. Au cours de celui-ci, nous devons prendre certains véhicules appropriés aux étapes que nous devons couvrir. Par la suite, et en différents terrains et moments, nous devons les abandonner –parfois définitivement– et en prendre de nouveaux. Pour certaines personnalités, il s’agira de tels véhicules et non de tels autres. De même pour l’époque à laquelle ils devront être utilisés. Certains êtres ont des facilités particulières et ressentent de la sympathie pour des choses déterminés et de la répulsion pour d’autres. Les formes d’éveil et de travail de développement sont aussi nombreuses qu’il y a d’hommes dans le monde, même si tout le processus pouvait être qualifié de prototype. Il est très utile –et même, selon nous, presque nécessaire– d’étudier en profondeur diverses formes traditionnelles, mais le lien intime avec la tradition, qui agit en nous, est indispensable. Le concept de la déité en philosophie et tradition hermétique n’est pas religieux, et ses critères moraux ne correspondent pas aux tabous, aux conditions requises et aux aspirations des médiocres conventions bourgeoises contemporaines. Une autre chose qui est pratiquement indispensable aux Occidentaux est la connaissance précise des idées qui forment la doctrine, bien qu’on ne les comprenne pas avec la logique rationnelle, ou que l’intéressé ne sache pas les énoncer consciemment. Le rite de l’étude, de la méditation, de l’attention concentrée, de se laisser aller, et l’incarnation de l’enseignement, sont nécessaires. La presque totalité des traditions ont soutenu ces rites et ces voyages symboliques par l’ingestion de certaines herbes, plantes ou substances psychédéliques, considérées spécifiquement sacrées ou magiques, et utilisées à certaines périodes du processus initiatique. Ces véhicules ne sont certes pas indispensables, ni même nécessaires, mais il est important de les mettre en avant, car non seulement ils nous font expérimenter en profondeur des états internes, des idées et des réalités de l’homme et du cosmos, sinon qu’ils contribuent activement, par eux-mêmes, à ce parcours d’ordonnance et d’intégration où l’amour –à quelque niveau que ce soit, même passionnel– est une énergie qui agit comme un moteur fondamental, comme un moyen spécialement adapté à la réalisation ; à condition qu’on ne le prenne pas comme une chose strictement personnelle dont on serait le propriétaire, qui n’existe –et s’épuise– que dans sa propre stérilité. L’amour en tant qu’intermédiaire tombe sous le coup de la loi symbolique, qui exprime clairement qu’il ne faut pas prendre le symbole pour le symbolisé ; que nous ne pouvons confondre le véhicule et le nouvel espace où il nous transporte ; que nous aurions tort de faire un absolu d’une chose relative, quelles que soient les satisfactions ou utilités qui en résultent ou en aient résulté. Car nous courons le risque d’échanger un plan ordinaire ou littéral pour un autre de meilleure qualité –ce qui ne représente qu’un préambule à l’ascension vers d’autres mondes–, qui possède presque les mêmes caractéristiques, quoique plus riches et plus vastes, que le premier, mais qui s’achève aussi en lui-même et peut donc également se consumer. Répétons-le : l’amour, de quelque nature qu’il soit, a été unanimement considéré comme une voie d’accès à la connaissance. Spécialement lorsque cette émotion est transférée sur la sagesse, qui est généralement représentée par la femme en tant qu’image de l’intellect transcendant. Ceci est particulièrement clair dans le Cantique des Cantiques et dans le Livre de la Sagesse attribués à Salomon : « Tu m’as pris le cœur, ma sœur, ô fiancée, tu m’as pris le cœur d’un seul de tes regards, d’un seul tour de ton collier ». « Que ton amour est beau, ma sœur, ô fiancée ! Que ton amour est délicieux ! Plus que le vin ! Et l'arôme de tes parfums, plus que tous les baumes ! » (Cantique des Cantiques IV, 9-10).

    Et le roi conte son histoire : « Je l’ai aimée plus que la santé et la beauté et j'ai préféré l'avoir plutôt que la lumière, car sa clarté ne connaît point la nuit. Avec elle me sont venus tous les biens à la fois, et par ses mains, d’incalculables richesses. Et je me suis réjoui de tous ces biens, parce que c'est la Sagesse qui les amène ; j’ignorais pourtant qu’elle en fût la mère. » (Sagesse VII, 10-12). Et il poursuit : « Car il y a en elle un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, agile, perspicace, immaculé, clair, impassible, ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes, ferme, sûr, qui peut tout, observe tout, pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils. Car la Sagesse surpasse en mobilité le mouvement, elle traverse et pénètre tout en vertu de sa pureté. Elle est un effluve de la puissance de Dieu, une émanation pure de la gloire du Tout-Puissant ; aussi rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu, une image de sa bonté. Bien qu’étant seule, elle peut tout ; demeurant en elle-même, elle renouvelle l'univers ; dans tous les âges, pénétrant les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes, car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est, en effet, plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; comparée à la lumière, elle l’emporte, car la lumière fait place à la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne prévaut pas. » (Sagesse VII, 22-30). Il continue ainsi : « Elle se déploie avec force d’un bout du monde à l’autre et elle gouverne l’univers d’excellente manière. Je l’ai aimée et recherchée dès ma jeunesse ; j’ai voulu la prendre pour épouse et je suis tombé amoureux de sa beauté. Elle fait ressortir sa noblesse en vivant avec Dieu, car le Seigneur de toutes choses l’a aimée. Car elle est initiée à la science de Dieu et c’est elle qui choisit ses œuvres. Si dans la vie, la richesse est un bien désirable, quoi de plus riche que la Sagesse, qui fait tout ? Si l’intelligence est créatrice, qui plus que la Sagesse est l’ouvrière de tout ce qui existe ? (Sagesse VIII, 1-6).

    L’on voit clairement ici que cette entité féminine est une déité : une déesse. Et pour être plus exacts : la Déesse, qui change de noms et se dépouille avant de se livrer définitivement. Elle est mère et épouse, sœur et fiancée, fille et concubine, sa sexualité se déploie sous forme sphérique dans toutes les directions. La promesse exhalée par son parfum est la même que notre besoin de copulation mystique avec elle. Elle nous appelle du feu de son amour ardent, amour divin, et elle se révèle vierge et vide, obscure, subtile et mystérieuse, parfaitement invisible, mais également pure, nette et claire comme la splendeur nue de l’idée. La terre, la nature et la vie ont hérité ces attributs, qu’elles reflètent généreusement et elles nous les offrent comme des moyens de réalisation. Pour l’amour de la vie et des créatures –amour qui n’est en aucun cas « idéal »– et à travers elles, et avec elles, le rite cosmique permanent est réitéré. L’association de la femme avec l’amour, la génération et la vie est connue de tous (Aphrodite naît d’une conque, symbole de la conception ; Déméter préside aux noces ; Héra dirige la vie des héros). Elle symbolise la réception, dans la mesure où c’est la contrepartie féminine du ciel, et elle génère le suave et délicieux vin de la vie, la communion dans le sang du cosmos, dans les effluves secrets et nourrissants de la sève de la terre, et nous transmet le vertige et l’extase de la beauté.

    Nous arrivons déjà à la fin de ces textes, qui ont peut-être laissé entrevoir la possibilité d’une voie symbolique comme forme et méthode pour atteindre la connaissance. En vérité, la symbolique est une science de structures, une science archétypale, une science de sciences10. Elle existe depuis toujours, et tous les peuples et dieux se sont exprimés à travers elle. L’on peut même la présenter –et c’est ainsi qu’en effet elle est actuellement présentée– comme une science nouvelle : la symbologie11, qui remplira sa fonction et atteindra son but lorsque le symbole récupérera son sens originel et fera ainsi que les énergies potentielles qu’il renferme ressuscitent, vivifiant à leur tour tout leur environnement.

    Et pour terminer, c’est à notre tour de formuler une question : si nous acceptons qu’au-delà du temps il n’y ait pas de causalité, et par conséquent pas d’histoire, ni de personnalité ; et si nous considérons que l’éternité ne prend pas de place, alors, franchement, où allons-nous ?

 

NOTES 
1 Le voyage initiatique est assimilé au parcours de l'âme post mortem.
2 Le déterminé est l'être de l'indéterminé.
3
Cela est dû à deux énergies qui y coexistent simultanément et qui sont figurées par le symbole de la double spirale. Ce n'est pas le moment de s'étendre sur le sujet, puisque cela a déjà fait en d'autres parties de ce travail.
4
La mythologie grecque possède également une structure circulaire. Les aventures et les exploits des dieux et des héros sont analogues, renvoient les unes aux autres et s'enchaînent. Les histoires des personnages sont toutes en rapport les unes avec les autres ; celle-ci dérive de celle-là, laquelle est à son tour intimement liée à cette autre. Les mêmes personnages apparaissent dans différentes histoires qui réitèrent des mythes identiques dans d'autres circonstances spatio-temporelles, avec d'autres anecdotes et d'autres noms. La Bible est pareillement un exemple clair de comment et à quelles époques et formes distinctes, chez un même peuple, sont répétés les mythes exemplaires incarnés de diverses façons, par différents protagonistes, ce qui constitue des cycles de répétition archétypale où s'exprime autant l'ordre interne d'une cosmogonie que le processus initiatique.
5 Rig-Veda, 1, 155, 6.
6
Il se passe une chose similaire avec la construction du mot AZOTH, cryptogramme de la quête et de la découverte alchimique. Il est formé de la première lettre des alphabets grec, latin, hébreu et arabe. Le Z est la lettre finale du latin, tout comme le O l'est du grec et le TH couronne les alphabets hébreu et arabe. Cela présente clairement l'image de la réabsorption de la fin dans le commencement.
7
Il est très intéressant de penser que nous sommes marqués par notre futur et d'adopter fréquemment ce point de vue : reconnaître que cette personne que nous voyons aujourd'hui pour la première fois et qui nous semble si familière, nous la connaissons de notre futur. Si nous y prêtons attention, il est probable que nous ayons connu du futur presque tout le monde.
8
À la fin de La Divine Comédie, Dante nous dit que l'amour est ce qui fait tourner harmonieusement la roue qui meut le soleil et toutes les étoiles.
9
Maintenant placé dans le cour comme reflet du supra-humain et supra-cosmique.
10
Qui n'est pas assujettie à la systématisation, ni à la manie de classification de l'épistémologie.
11
Ou la symbolique, comme préfèrent l'appeler la plupart de ses investigateurs et ceux qui l'étudient.
   

 

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